Les « silences organisationnels » révèlent la culture des entreprises.
L’explosion de la navette Challenger, le nuage de Tchernobyl, le scandale du sang contaminé, le silence initial de la Chine au début de la pandémie de Covid-19 ou le harcèlement sexuel courant à la RTS sont des exemples parmi tant de silences organisationnels.
Depuis les années 1980, des générations successives de managers orientent leur pratique et encouragent la performance selon le modèle des « 7 S » du cabinet de consulting McKinsey. Strategy – Structure – Staff – System – Style – Skills – Shared Values.
Pourtant, à notre époque d’hyper-connectivité, un 8e S devrait être pris en compte : le Silence. Ici, on parle des non-dits au sein des organisations, que cela soit une opinion, une idée ou une émotion et un ressenti non exprimés auprès d’autres personnes qui pourraient pourtant contribuer à améliorer la situation. Ces silences règnent à tous les échelons hiérarchiques et sont présents, à des degrés divers, dans toutes les entreprises. 85% des employés admettent avoir renoncé au moins une fois à parler à leurs supérieurs d’un problème important. Pour quelles raisons? La peur de créer des problèmes ou la résignation face à une situation vis-à-vis de laquelle on se sent impuissant.
Les non-dits peuvent être altruistes (protéger un collègue), opportunistes (être mieux jugé par sa hiérarchie), déviants (volonté de nuire à un tiers) ou encore liés à un sentiment d’indécision (peur ou manque de contrôle). Plusieurs facteurs vont déterminer dans quelle mesure le silence prendra le précédent sur la transparence. Qu’est-ce qu’on souhaite exprimer et quels impacts ce message aura-t-il? Qui est la personne qui va se taire (personnalité, niveau d’autorité, engagement professionnel, etc.)? Quelle est la culture organisationnelle (courage de la direction, écoute démocratique, etc.)? Enfin, quel est le contexte plus large de l’entreprise (santé financière, protection légale des employés, etc.)?
Les incidences de ces silences sont multiples, aussi bien en termes de productivité que de risques psychosociaux pour les employés. Pourtant, pour peu qu’on les écoute, ces non-dits servent de véritable baromètre de la santé d’une entreprise. En les ignorant, l’organisation traine une forme de poids qui freine son bon fonctionnement. Au contraire, si elle parvient à élever les voix hésitantes, elle active un 8e facteur de performance et de santé puissant! Articles complet : Parlons RH
Tags: harcèlement psychologique, harcèlement sexuel