La virulence du virus semble également renverser brutalement la hiérarchie habituelle des classes sociales.
Et des figures ordinaires, socialement oubliées et déclassées, deviennent tout à coup extraordinaires. A commencer par les caissières, ces héroïnes du quotidien, obligées d’être vissées à leurs sièges et que les géants de la distribution protègent du virus, à la hâte mais avec bonne conscience, par un paravent de plexiglas transparent; une exposition folle à la contamination, mais surtout une exposition forte des rapports de force sociaux qui précarisent encore davantage celles et ceux qui sont déjà dans des misères de position. Voilà ce que le virus donne à voir et à penser et qui d’ordinaire semble «normal». Pierre Sansot évoquait dans un bel ouvrage les «gens de peu», modestes, sans ambition, avec un horizon contraint. Ils sont là, aux commandes, et grâce à eux, le monde n’est pas complètement à terre.
Article complet HR Today.
Cet article est le 2e d’une série par Stéphane Haefliger et Angelo Vicario de Vicario Consulting.
A propos de la série
Oui, ce satané virus met à mal nos hôpitaux, nos certitudes et nos prédictions. Oui, il met à genoux nos familles, notre économie et nos habitudes. Oui, il désorganise tout ce que patiemment nous avions ordonné. Oui, il nous oblige à penser le futur différemment. Par-delà le drame sanitaire, cette série tente de répondre à la question suivante: ce virus, qu’a-t-il à nous dire sur nous, nos existences personnelles et finalement sur la place du travail en nos vies? Quatre regards spécifiques sont convoqués: le Covid-19 permettrait une «revisitation» de soi, une révélation du cadre politique, une reconfiguration des priorités professionnelles et une accélération de l’histoire. Petit, mais costaud, le Covid-19.
Prenez-soin de vous et des vôtres !