Depuis toujours, les métiers évoluent, mutent et se transforment notamment sous l’influence de la modernisation et du progrès.
Si les lampadaires publics existent encore, l’allumeur de réverbères évoqué dans le Petit Prince a bel et bien disparu. Et la secrétaire a vu son métier s’émietter par l’introduction de la microinformatique. Le pompiste, lui, a trépassé depuis que les cartes bancaires permettent à l’usager de payer électroniquement son plein de carburant. Et les agences de voyages ont diminué de moitié depuis qu’Internet trône dans les foyers. Tous les pans du secteur tertiaire semblent concernés. Seuls les plombiers, les coiffeurs, les barbiers et les jardiniers semblent épargnés comme par miracle par la fièvre technologique contaminante. Belle revanche pour ces professions naguère dévalorisées !
Récemment, des consultants prospectivistes ont évoqué la mort des métiers nobles du conseil (conseiller en santé, bancaire, en assurance, en fiscalité) – qui puisent pourtant leur légitimité dans la force sacrée du lien interpersonnel. Ils risquent d’être remplacés par des « agents conversationnels » et des technologies automatisées (des « chatbots »). Les médecins cliniciens ne semblent non plus pas épargnés. Des futurologues prédisent aussi la fin des avocats, rendus inutiles par Watson et Ross, le fer de lance de l’Intelligence artificielle (dorénavant IA) d’IBM. Comme nous le voyons, les métiers naissent, se transforment et meurent, même ceux qui semblent protégés.